Les signaux d'appaisement - part.1
Aujourd'hui au Jardiland proche de chez moi, Melle Audrey RECUZE, diplômée d'état en formation de Cynopsy et formation Animalin, éducatrice et comportementaliste, tenait une conférence à guichet fermé sur les signaux d'apaisement du chien. (lien dans la rubrique "liens")
J'y suis allée et je n'ai pas été déçue car en plus de rencontrer une personne charmante et à l'écoute, j'ai pu être plus informée sur ces différents signaux mais non par la seule lecture mais belle et bien par des photos et mises en scène que notre animatrice a pu vivre au travers de son métier.
Tout d'abord, elle insiste à plusieurs reprises durant la conférence, certes elle nous donne quelques clés de la communication avec les chiens et pas seulement le notre, mais tout est affaire de situation!
Il ne faut en aucun cas voir des signaux d'apaisement partout ni même ne vouloir faire que cela pour communiquer aux chiens car le mieux est l'ennemi du bien et vouloir trop en faire fausse autant la communication que l'ignorance.
En cela déjà elle a gagné mon oreille attentive car, de fait, si j'étais déjà en partie instruite sur ces signaux d'apaisement (et surtout ceux traités durant cette trop courte conférence), j'avais remarqué bien trop de dérives et abus qui ne conduisaient pas à faire l'apologie de la "méthode".
Mais que sont ces signaux d'appaisement?
Ces signaux plus ou moins clairs sont le langage du chien, en particulier en situation de stress, de peur, qui doit nous conduire à remédier à l'inconfort du chien.
Certes ils ont également des signaux de joie, de jeux, de bien-être, mais reconnaitre les signaux de peur ou de stress c'est avant tout et surtout, pouvoir éviter bon nombre d'accidents ou de fautes d'éducation.
Il ne faut pas en voir partout et les signes d'appaisement ne sont jamais seuls, ce qui peut faciliter la compréhension de cet inconfort pour peu que l'on sache les voir et "écouter son chien". Car, comme pour nous, si l'on parle sans jamais être écouté, nous cesserons tout bonnement de parler.
Dans le cas du chien, ces signaux étant une méthode pour éviter de mordre ou d'utiliser la force, s'ils ne sont plus utiliser, le chien semblera mordre sans raison et sera dit agressif alors qu'il n'a simplement jamais été écouté.
Car le chien comme le loup ou bon nombre d'animaux, pour majorité, ne souhaite pas le conflit. Il existe des cas particuliers mais généralement le pacifisme règne.
Un chien qui n'a pas été écouté et, par conséquent, mord en cas de stress, n'est pour autant pas irrécupérable! Il faut simplement apprendre les signaux et lui réapprendre à communiquer en l'écoutant. C'est long et fastidieux, alors écoutons les dès petits!
Quels sont les signaux d'appaisement?
Il en existe d'autres mais je vais, pour ce premier chapitre sur le sujet, vous parler uniquement de ceux vu lors de la conférence.
* Tourner la tête/se détourner: Cela peut être le signe d'un mal-être ou d'un refus. Mais aussi un moyen de calmer un congénère arrivant de manière trop rapide ou trop brusque sur le chien.
* Plisser les yeux: Moins visible et souvent pris pour du bien-être ou de la fatigue, ce signal doux montre que le chien veut regarder son congénère sans menace.
* se détourner: Ce peut être une demande de pause dans un jeu un peu trop brusque ou une manière de contrer ou calmer une menace et éviter une dispute.
* Se lêcher la truffe: Plus pour s'appaiser lui-même, le chien signale par cela son embarras.
Ce geste, vous pourrez le remarquer, intervient souvent lorsque le chien se fait enlacer, réprimander ou prendre en photo.
* se figer: Cela sert à calmer l'autre en signalant qu'on ne souhaite pas le conflit. Ce geste permet aussi l'inspection d'un congénère souvent plus grand ou plus fougueux. Elle intervient aussi lorsque le ton de l'humain semble signaler la colère.
* Marcher lentement: dans le même sens, les mouvements lents ont un effet appaisant pour celui d'en face. C'est l'un des mouvements universels et inter-espèce qui pourtant nous échappe souvent, et que nous prenons, chez le chien, pour un instinct de prédation.
* Un appel au jeu long ou figé:
Lorsque le chien se pose pattes avant allongées mais popotin relevé, sautillant de gauche à droite, montrant son excitation, c'est un véritable appel au jeu.
En revanche, la même position, fixe ou calme et longue, elle suggère l'appaisement, Ceci est également une posture inter-espèce servant à éviter le conflit, appaiser le congénère d'en face sur ces intentions. Ainsi, un chien se mettant dans cette posture alors que vous lui hurlez de revenir, n'est pas une preuve de moquerie de sa part, mais une manière de vous dire "arrêtes de t'énerver s'il te plait. Et je viendrai"
* S'asseoir: Toujours à classer dans les signes montrant le refus du conflit, l'acceptation de l'inspection. Il n'est pas rare de voir un chiot s'asseoir alors qu'une meute vient le renifler.
* Se coucher: Sert à signaler le refus, marque l'arrêt même provisoire d'un jeu tro brusque.
* Le baillement: Bailler lorsque l'on est fatigué c'est une chose. Bailler, de manière exagérée, avec un petit bruit suraigüe est plus souvent un signe d'appaisement. Le chien est ennuyé, agacé ou dans une situation désagréable. Il tente de se calmer.
* Flairer: que ce soit le sol ou l'air. Là encore il communique son refus de conflit. Demande la paix ou l'ignorance de l'autre dans le calme.
* Contourner/ se tourner autours: c'est une forme de salut poli entre deux chiens.Il peut arriver que l'un des chiens refuse de se laisser contourner. Il faut alors essayer de repousser gentiment le chien qui poursuit son salut.
* S'interposer: Un chien eut s'interposer entre deu êtres en conflit. Que cela soit un humain et un chien, ou deux chiens ou deux humains ou d'autres espèces d'ailleurs, le chien s'interpose pour couper le contact entre les deux parties et mettre fin au conflit.
Lorsqu'une situation devient par ailleurs gênante entre deux chiens, s'interposé peut être un signe fort our le chien insistant.
* remuer la queue: C'est un signe accompagnant d'autres signes d'appaisement
* se gratter/se secouer: c'est un appaisement pour soit-même.
Et nous dans tout cela?
Nous pouvons utiliser presque chacun de ces signaux pour communiquer avec un chien qui présente des signes de stress mais ne pas en abuser ce qui, au lieu d'appaiser le chien, lui communiquerai un stress qu'il ne connait pas.
Ainsi, s'il vous arrive de croiser un chien qui à l'air gêné de votre approche directe et par au-dessus de lui, tournez vous légèrement sur le côté avant de présenter votre main. S'il accepte la caresse, ne repartez pas en le surplombant mais bel et bien une fois encore en vous tournant.
En revanche, utiliser la même approche sur un chien qui semble à l'aise, lui indiquera que vous-même êtes stressé en sa présence, et le rendra mal à l'aise.
C'est la raison pour laquelle il ne faut pas abuser de ces signaux et apprendre à reconnaitre une situation avant toute chose.
Plus on écoute un chien et le comprend dans ses signaux, plus il communiquera ouvertement. Mais la première des communications à faire est de gérer ses propres émotions. Si vous-même stressé à l'approche d'un chien ou à l'idée même que votre chien puisse être agressé, il stressera et risque de communiquer un grand stress, provoquant un conflit. C'est donc vous, humain qui en serez l'instigateur.
De même, laissez le chien communiquer. Couper une communication gênante pour l'un ou l'autre chien est important, mais couper une communication pacifiste et sans danger peut conduire à un véritable conflit violent.
Comment remédier à la gêne que le chien manifeste?
Nous pouvons agir sur plusieurs choses.
Tout d'abord l'environnement. S'il a un caractère stressant (monde, bruit, agitation etc) il peut être envisagé d''isoler le chien ou tout du moins de lui fournir un endroit calme où se réfugier à sa convenance et où il sera signalé de ne pas le déranger.
Ne jamais utiliser ni violence ni intimidation ce qui aura l'effet inverse de ceui recherché et peut conduire le chien au conflit immédiat.
Savoir lire les signes pour l'aider en lui montrant que nous le comprenons, mais ne pas réagir en renforçant son stress.
Lui apporter les soins nécessaires si le stress ou le mal être est dût à un mal, une maladie, la faim ou la soif.
Il est également possible d'utiliser des signau clairs our communiquer au chien que cette situation n'est pas stressante.
Dans le cas d'un chien grognant, il ne faut par exemple pas le gronder mais plutôt agir sur son environnement. Sans quoi tôt ou tard, il ne grognera plus et mordra immédiatement.
Apprendre à repérer:
Pour apprendre à repérer ces quelques signes, on peut faire quelques petits exercices. Dans une situation calme mais en dehors de son domicile, on peut choisir d'observer un signe chez son chien.
Par exemple, décider pendant une semaine lors des ballades, de repérer la tête qui se détourne et comprendre s'il s'agit d'un signal d'appaisement ou simplement d'un bruit entendu ou d'un mouvement perçu au loin.
En conclusion:
Cette conférence, bien que courte malgré ses deux heures, ne peut bien entendu pas tout nous apprendre. Mais c'est une entrée en matière intéressante et qui donne envie d'en savoir plus. Et si la communication avec les chiens en sera par la suite facilité, il reste la principale difficulté: la communication avec les propriétaires des chiens croisés.
Alors souhaitons que la langue universelle des chiens soit un jour compris du plus grand nombre possible de propriétaires de chiens pour que nous puissions enfin, sans énervement, comprendre sans intervenir à outrance ou avec colère, dans leur système de communication bien plus élaboré qu'il n'y parrait.
Pour la partie 2 consacrée aux signaux d'apaisement, je vous parlerai du livre de Turid Rugaas "les signaux d'apaisement" et si le sujet vous intéresse, je vous enjoints à prendre un peu d'avance en le lisant.
